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Ecotay l'Olme place forte du Forez

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ECOTAY-L’OLME SITE DU RESEAU PLACES FORTES DU FOREZ

En 2006, le syndicat mixte des Pays du Forez lançait, dans le cadre du  Pays d’art et d’histoire,  le réseau Places fortes du Forez, marque de qualité de tourisme culturel et programme global de valorisation du patrimoine. Le Vieil Ecotay a naturellement été repéré en tant que site historique et village de charme à découvrir.
Le Pays d’art et d’histoire du Forez a vu l’intérêt de promouvoir le site du Vieil Ecotay au sein de son réseau Places fortes du Forez grâce à la conservation remarquable du village historique. Les restaurations successives de l’église, du donjon, des murailles et des terrasses hautes combinées à l’effort constant d’entretien des maisons et des jardins par les habitants, font la qualité de ce site pittoresque. L’architecture en pierre préservée, portée par une histoire certes lacunaire mais omniprésente dans le paysage, constitue une ressource qui n’est pas donnée à toutes les communes.
En regardant l’élégante silhouette du donjon du château et de la tour-clocher crénelée de l’église lui faisant pendant, les historiens voient une chronologie passionnante. Implanté sur un éperon rocheux dominant un paysage de gorges humides et boisées, le château était le siège d’une des quatre baronnies du comté de Forez qui comprenait les paroisses de Verrières et de Bard.  Eloigné des principaux axes de communication du Moyen-Age, il jouait cependant le rôle de gardien de l’accès aux monts du Forez et aux portes de l’Auvergne, contrée voisine peuplée de seigneurs assez remuants. Construit au 12e siècle, le château a d’abord été la propriété des comtes de Forez avant de passer ensuite au 14e siècle à la famille de Lavieu puis à la maison de Talaru-Chalmazel.


 1/Les origines du nom ainsi que la date d’implantation du château restent obscures :

Le Vieil Ecotay est un site castral implanté sur un éperon rocheux dominant un paysage de gorge, à la confluence de deux rivières, le Cotayet et le Bouchat. Ce site, jadis composé d’un château avec donjon, murailles, chapelle et village perché installé sur des terrasses, constitue un site pittoresque aux portes de Montbrison.
Son histoire, pour certaine période, est difficile à retracer car il n’y a jamais eu de programme de fouilles archéologiques. Aujourd’hui, nos connaissances sont lacunaires.
Au 19e siècle, dans une certaine fantaisie romantique, certains érudits locaux ont affirmé que le nom d’Ecotay était celui d’un vaillant étranger, un écossais, qui avait quitté pays, famille pour aller conquérir, à la force de son épée, gloire, fortune et honneurs. Il aurait été récompensé pour service rendu par l’octroi d’un lieu auquel il aurait donné le nom de son pays. Cette hypothèse n’a jamais été prouvée. Les archives sont inexistantes et sans doute ne connaitra-t-on jamais le mot de la fin. Il est avéré que les grands propriétaires fonciers de l’époque gallo-romaine, les chefs de tribus « barbares » ont parfois laissé leur nom à la localité (ex pour la période gallo-romaine : Marcoux découle du nom romain Mercurius, nom d’homme ou de divinité ; Nervieux du nom de Nervius, nom d’homme. Pour l’époque médiévale, les noms d’hommes attribués à des localités, dans le Forez, se font plus rares d’autant plus qu’avec le progrès de la christianisation, les noms païens peuvent disparaitre  au profit de patronymes religieux attribués aux paroisses nouvellement créées autour des 9e -10e siècles principalement. La famille d’Urfé, d’origine germanique –Wulf ou Wolf, donne son nom à la localité qu’elle occupe, Urfé à Champoly).
Nous ne savons pas exactement la date de construction du château. L’ensemble des cartulaires (recueil de chartes soit produit par les abbayes, soit par les seigneuries laïques) couvrant le territoire forézien aux 10e et 11e siècles, ne mentionne que 7 châteaux : Randans, Salt, Marcilly, Donzy, Bussy, Couzan et Montbrison. On ne connaît rien de la partie sud du Forez. Jusqu’en 1173, date de la création du comté de Forez, le Forez est une terre religieuse qui appartient à l’archevêque de Lyon. Sans doute,  nombre de chefs locaux ayant pris l’ascendant sur les groupes de populations rurales - et qui formeront plus tard la noblesse par hérédité-  possèdent des petites fortifications (châteaux à motte). Au 11e siècle, le Forez est une véritable terre de conquête pour la seigneurie châtelaine. De puissantes familles poussent leur pouvoir sur de nouvelles zones géographiques. Ex : les Le Blanc, vicomtes de Mâcon, s’implantent en Roannais, bousculant ainsi les Roanne implantés à Roanne et à Saint Maurice. Les Beaujeu obtiennent Néronde, La famille de Semur (cf.Semur en Brionnais) pousse sa domination jusqu’en Forez par l’intermédiaire de la famille de Couzan qui lui est affiliée etc... Lorsqu’en 1173, le comte de Forez est institué sur son territoire, il est loin de contrôler toutes les fortifications qui ont été érigées dans le Forez depuis au moins trois siècles. Afin de faire respecter leur autorité sur l’ensemble du territoire, les comtes de Forez vont utiliser quatre moyens principaux de gouvernance et de pacification :
-       La construction en directe de fortifications et l’institution de châtellenies comtales
-       Le financement de fortifications des familles alliées
-       La contraction d’alliances matrimoniales avantageuses
-       La fondation ou dons à des institutions religieuses.

 2/ Le rôle de la fortification d’Ecotay et son évolution

Ecotay ne semble être qu’un site secondaire. Il n’y a pas d’enjeux stratégiques (pas de route commerciale, de ville importante ou de fleuve à contrôler, peu de passage à cause du relief escarpé). En revanche, il appartient, avec les sites de Monsupt, de Lavieu, d’Essertines et de Châtelneuf, à une ligne de défense protégeant Montbrison, nouvelle capitale comtale, ainsi que l’accès à la plaine, d’incursions ennemies éventuelles venant d’Auvergne. Ces sites sont construits grosso modo sur le même principe : un solide donjon édifié sur un éperon rocheux ou sur un pic, protégé par une ou deux lignes de remparts. A l’intérieur du rempart, on peut y trouver, selon les cas, des petites dépendances et maisons d’habitations. Une chapelle est desservie par un chapelain pour assurer le service religieux. Ces fortifications, de taille modeste, ont été conçues pour être défendues par des petites garnisons. En 1324, le comte de Forez cède Ecotay à Hugues de Lavieu en échange des terres de Vaudragon et de Pizay. Au XVe siècle, le château a perdu toute utilité défensive. En effet, il n’est pas conçu pour résister aux armes à feu nouvellement utilisées pendant les sièges.
Des personnages vivant à Ecotay sont cités dans les chartes du Forez. En 1144 sont mentionnés Pierre et Godemard d’Ecotay (ils font des dons considérables au monastère de Jourcey où s’était retirée, comme religieuse, leur nièce Alix). Bernard d’Ecotay, chanoine et sacristain, suit le comte Guy V (1241-1259) en croisade : il est promu doyen de la cathédrale de Nicosie, capitale de l’île de Chypre.Au 18e siècle, la baronnie est vendue à une famille Piémontaise du Nord de l’Italie puis est rachetée en 1804 par la famille de Meaux.
Au 19e siècle, textes et photos nous décrivent un paysage moins austère. Sur les terrasses aménagées sur les coteaux abrupts poussent vignes, céréales, fruits de toutes espèces et surtout des pêchers. L’habitat en fond de vallée est caractérisé par de nombreux moulins. Après la guerre, l’exode rural s’accentue et de nombreuses terres agricoles retournent à la friche et à la forêt.

 3/ Château et église actuels

Le château et la première église romane sont sans doute érigés au sommet de l’éperon à la fin du 12e siècle. L’église est consacrée en 1217 sous le vocable de Saint Etienne.  Avant la Révolution, Ecotay avait déjà perdu son statut de paroisse au profit de Verrières.
Le château : L’éperon du Taillou, site de choix, accueille la construction d’un donjon entouré d’une enceinte polygonale au 12e siècle. Une deuxième enceinte, enserrant la première église romane devait exister. Il n’en reste aujourd’hui que des bribes.
L’église : redevient paroissiale en 1841. Elle est agrandie et pour cela, un pan de l’enceinte du donjon est détruit et il a fallu creuser dans le rocher pour trouver la place nécessaire au nouveau choeur et au transept. Le nouveau choeur est situé à l’opposé du choeur roman. La croisée du transept est surmontée d’un tour-clocher crénelée pour faire pendant au donjon. Un porche est rajouté en 1854.
La mairie et l’école étaient installées sur l’éperon. La mairie a fonctionné sur ce site jusqu’en 1985, date à laquelle le centre administratif va glisser sur le site de l’Olme, moins contraignant.

Anne-Christine FERRAND
Responsable du Pays d’art et d’histoire du Forez
Historique du site du Vieil Ecotay